Aegerter (18e) va devoir réussir son départ, Robin Mulhauser déçoit

20 pilotes en moins d'une seconde, les six premiers de la hiérarchie - donc les occupants des deux premières lignes de la grille de départ - séparés par à peine 163 millièmes: le GP d'Espagne Moto2, sur le circuit andalou de Jerez-de-la-Frontera, promet son lot d'émotions (départ à 12 h 20, dimanche). Auteur du cinquième chrono, Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten) s'élancera du milieu de cette seconde ligne, avec des ambitions pour le podium. Dix-huitième (à moins de 9 dixièmes de la pole, nouveau record absolu du circuit signé Sam Lowes), Dominique Aegerter (carXpert Interwetten) devra pour sa part réussir un premier tour comme il en a le secret, alors que le Fribourgeois Robin Mulhauser (carXpert Interwetten) verra les choses de beaucoup plus loin, avec son 29e chrono. Patron de CGBM Evolution, la structure qui aligne les trois pilotes suisses, Frédéric Corminboeuf s'attend à un dimanche particulier: "Ce sera une course difficile et elle pourrait être particulière, en raison des questions que se posent toutes les équipes sur le comportement des pneumatiques arrière sur la distance du GP. Cinquième, Tom est bien placé en embuscade et je dirais qu'il a presque été mal payé, puisqu'il ne rate la pole que pour des poussières de secondes. Nous avons encore du travail, tout le monde doit y mettre du sien, le pilote et l'équipe, pour trouver la meilleure des solutions pour les cinq ou six derniers tours. Dominique est certes loin sur la grille, mais avec un bon départ, il peut se battre dans le bon groupe; après, beaucoup de choses seront possibles, car j'imagine bien que ces fameuses ultimes rondes seront rock and roll pour tout le monde. Que dire de Robin? Il a montré des choses intéressantes vendredi et aujourd'hui, avec la même moto, cela ne fonctionnait plus. Quand il atteint un niveau intéressant, il a de la peine à le renforcer, à le confirmer; j'attends plus de lui, déjà une séance qualificative solide de bout en bout puis, dans la foulée, une course de référence."

Ils ont dit...

Dominique Aegerter (carXpert Interwetten, 18e) "Je suis bien sûr très déçu de cette séance qualificative, même si les écarts - 8 dixièmes - ne sont pas énormes. Ce matin, j'avais un très bon feeling. Avec un pneu qui avait plus de 20 tours, j'ai réussi à aligner des chronos de qualité et j'étais persuadé, cet après-midi avec des pneus neufs, de gagner sans trop de problèmes une demi-seconde. Or, rien de tout cela n'est arrivé, le feeling était complètement différent, la moto ne faisait plus ce que je voulais. Je me suis arrêté trois fois à mon stand, nous avons cherché d'autres solutions, mais sans la trouver. Bien sûr que je suis habitué à des bons départs, mais en s'élançant de la sixième ligne de la grille, il n'y a pas de miracles: les 5 secondes que j'aurai perdues au premier tour, je ne vais pas les rattraper facilement. Je suis prêt à me battre, comme je l'ai toujours fait, mais je me dis que si nous avions gagné ne serait-ce que deux dixièmes, je me retrouverais dans le top 10 et l'histoire serait complètement différente."

Robin Mulhauser (carXpert Interwetten, 29e) "J'ai beaucoup de peine à utiliser le potentiel pneumatique, ces fameux trois premiers tours avec les pneus neufs et, rapidement, je n'ai plus le moindre grip à l'arrière. Pire, dans mon meilleur tour, j'ai été gêné, je suis sorti beaucoup trop large dans le virage numéro 12. Dans mon dernier run, j'ai pris la piste derrière Tom, l'idée était de s'accrocher à lui, mais tout le monde attendait son sillage. Dès que je remets les gaz, la roue arrière patine. J'ai certes roulé une seconde plus rapidement que l'an dernier, mais cela ne suffit tout simplement pas. Maintenant, en course, tout dépendra de l'évolution météorologique, de la chaleur qu'il régnera."